En réfléchissant aux progrès réalisés dans l’infrastructure cyclable de New York au cours des trois dernières décennies, il est crucial de reconnaître les défis inattendus qui se sont présentés. La publication de The Bicycle Blueprint, un plan visionnaire pour l’avenir du vélo dans la ville, a marqué un tournant. Cependant, malgré ces réalisations, les cyclistes chevronnés comme moi-même ressentent un certain découragement.
Pendant la pandémie, il y a eu une explosion des achats de vélos, suscitant l’espoir d’une culture cycliste florissante. Pourtant, lorsque je circule dans les rues de la ville aujourd’hui, je me retrouve souvent seul sur mon vélo. Bien que la présence des vélos Citi-Bike bleus dans les pistes cyclables semble prometteuse, il est décourageant de constater leur utilisation peu consciencieuse, avec peu de considération pour les autres. Le sens de camaraderie entre cyclistes s’amenuise et il est de plus en plus rare de croiser des passionnés de vélo de route.
Qu’est-ce qui a provoqué ce changement inattendu ? En 2020, la ville de New York a légalisé les trottinettes électriques et les vélos électriques, ce qui a entraîné un afflux rapide de ces véhicules qui dominent désormais les pistes cyclables. Cependant, cette nouvelle vague de transport électrique a apporté son lot de défis. Les vélos électriques, les cyclomoteurs, les scooters motorisés et même les motos se disputent l’espace, allant parfois à contresens et ignorant les règles. Le chaos qui en résulte perturbe les réflexes de tous les usagers de la route, rendant le cyclisme encore plus difficile.
Transportation Alternatives, anciennement connu sous le nom de City Cyclist, a adopté les micromobilités électriques comme solution pour réduire les voitures à essence. Cependant, il est difficile de croire qu’un grand nombre de conducteurs abandonnent leurs voitures climatisées au profit de véhicules ouverts à tous les éléments. Leurs arguments, basés sur des études européennes et les préoccupations de discrimination des livreurs de vélos électriques, négligent la cause profonde du problème : la demande insatiable de livraisons instantanées.
Dans ce paysage en mutation, de nombreux cyclistes passent aux véhicules électriques, ce qui entraîne un déclin du cyclisme traditionnel. En tant que personne qui pratique le vélo en ville depuis quatre décennies, j’avoue commencer à remettre en question ma santé mentale. L’attrait des vélos électriques est indéniable, notamment dans certaines situations, mais l’anarchie dans les pistes cyclables dissuade les potentiels cyclistes et affaiblit le sens de la communauté qui prévalait autrefois.
En revisitant The Bicycle Blueprint, je suis fier de l’anticipation dont il a fait preuve. Cependant, cela me rappelle aussi le changement monumental que nous n’avions pas pu prévoir : l’intégration exponentielle des humains et de la technologie. Les piétons, les conducteurs et même les cyclistes qui collent à leur téléphone, ainsi que la montée des services basés sur des applications, ont perturbé les pistes cyclables autrefois bien ordonnées. La légalisation des vélos électriques a encore compliqué le paysage.
En reconnaissant les avantages des vélos électriques dans des circonstances spécifiques, nous devons également faire face aux conséquences inattendues qu’ils ont engendrées pour la culture cycliste. En naviguant dans cette nouvelle réalité, il est crucial de trouver un équilibre qui préserve l’essence du cyclisme tout en embrassant les avancées technologiques. C’est ainsi que nous pourrons garantir une culture cycliste dynamique et inclusive dans le paysage urbain en constante évolution de New York.
Pour plus d’informations sur l’industrie du cyclisme à New York et les problèmes qui y sont associés, vous pouvez visiter [New York City Cycling](https://www.nyc.gov/html/dot/html/bicyclists/bicyclists.shtml).